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LA CLAIRIÈRE

DU

GRAND N'IMPORTE QUOI

- Mais de quoi ça parle ?
" En 2043, il semble qu’un truc en général s’est détraqué plus vite qu’on ne le pensait en
particulier, et pas du tout comme on croyait le savoir » : le texte commence comme ça.
Ça parle d’un temps où on aurait pris " l’habitude des catastrophes en tous genres,
n’importe où n’importe quand », ça parle d’une ère où " sur tous les fronts les algorithmes
ont été débordés. » Le dérèglement climatique est tel qu’il pleut presque tout le temps, à
foison, et qu’" il a fallu construire des murs et des digues sur tous les rivages pour préserver
l’écosystème des banques centrales et ne pas noyer les Bahamas. » Pour tenter d’absorber
l’eau, des hélicoptères larguent " des tonnes et des tonnes d’argent sale, de serpillères, de
buvards, d’éponges et de poudre de lait en sachet… »
Pour " ne pas se faire avoir par la réalité », certains ont tenté de quitter la ville, vers une
improbable clairière. Pas sûr d’y arriver, d’autant que des régiments de rats, gros comme
des cochons, bloquent les issues : en tout cas, le GPS est en rade, comme pas mal d’autres
trucs. Pour passer inaperçus, certains se mêlent à des images d’archives.
Ce pourrait être " l ’histoire d’une traversée » sur un très grand bateau en papier, comme
une immense carte de l’Afrique (de toutes les Afriques) en origami : " c’est très fragile et
parfois ça déchire. » Il faut imaginer cet immense navire posé au beau milieu du Sahara, à
marée basse. Comme une nouvelle arche de Noé ? Un bateau où " on invente des places et
des projets sans attendre, qu’on imagine librement », et où " on prend de l’élan et on en
donne aux autres quand ils en manquent. »
Ça parle d’" une multitude en rythme ou à contretemps, n’importe », dans un monde où les
identités les plus métissées font florès. (…)
Ça parle au final d’un nouveau monde qui aurait repoussé l’ancien dans " la grande
banlieue de l’Afrique, de toutes les Afriques », pour se faire une grande clairière quelque
part au centre, et tout remettre à plat. D’un bateau libre au beau milieu d’un Sahara
imaginé, celui de tous les métissages.

De et avec Alain Béhar.
Collaboration artistique : Marie Vayssière.
Lumières : Claire Eloy.
Sons : Pierre-Olivier Boulan.
Dispositif scénique : Alain Béhar, Cécile Marc.
Avec les regards croisés de Montaine Chevalier, Benoist Bouvot, Isabelle Catalan, David
Malan, Juliana Béjaud, Suzanne Joubert, Jesshuan Diné, Gilles Masson …
Production : Compagnie Quasi.
Coproductions : Théâtre du Bois de l’Aune/Aix en Provence, Pôle arts de la
scène/Marseille, Les 13 vents/CDN de Montpellier, Théâtre + Cinéma, Scène Nationale
du Grand Narbonne, Le théâtre du Périscope à Nîmes.
Partenaires (à ce jour) : le Théâtre Garonne/Toulouse, Les rencontres à
l’échelle/Marseille, le T2G à Gennevilliers, festival Printemps des
comédiens/Montpellier…
Le texte de la pièce est édité aux éditions Espaces 34.
La compagnie Quasi est conventionnée

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Représentations, à ce jour :31 mai, 1 et 2 juin 2019 au festival Le printemps des comédiens à Montpellier.Du 5 au 27 juillet 2019 au Festival d’Avignon, à Artéphile, 7 rue du Bourg neuf à 16h15(relâche le dimanche)Les 5 et 6 novembre 2019 au Théâtre du Bois de l’Aune à Aix en Provence.Le 8 novembre au festival Les rencontres à l’échelle, Friche de la belle de mai, Marseille.Les 15 et 16 novembre 2019 à Sortie Ouest, Béziers.Le 21 novembre au Théâtre Le périscope à Nîmes.Le 28 novembre à Théâtre + Cinéma/Scène Nationale du grand Narbonne.

C’est un conte, un récit à conter seul ou à plusieurs selon les jours, sur un plateau ou sous
un arbre, entre théâtre et performance. Une épopée un peu dingue, un récit géo-poétique,
on va dire, vaguement visionnaire, foutraque ou en colère ou politique… Il y est question
entre autres choses d’une Afrique (des Afriques d’un peu partout) fantasmée, de
catastrophes à soi ou planétaires en tous genres, d’un temps saturé d’informations qui se
mélangent, d’images et d’actualités, de gens qui migrent vers l’imaginaire et d’un grand
bateau en papier (entre l’Arche qui sauve et La croisière s’amuse) qui accueille tous les
métissages. On y navigue sur une mer de lait. C’est à rire et à pleurer, en même temps. Il
semble que la terre y tourne de temps en temps dans l’autre sens et autour d’autre chose.
On s’emploie donc joyeusement à reconsidérer le sens qu’on donnait avant au mot " sens »
et on s’en va, vers une improbable clairière au milieu du grand tout, dans la forêt de ce
qu’on en sait déjà. Et la couleur gagne le blanc. On croise en chemin des Berbères du
Vietnam plus ou moins LGBT, des Kabyles islandais aristotéliciens, des Peuls pops de
Venise, des Zulu du Tibet troisième génération, des Inuits burkinabés, le club des
chirurgiens togolais intérimaires du Mississipi, les Ivoiriens d’Oulan-Bator et les cadres
supérieurs de Djibouti en disponibilité, les Lumbu ou Baloumbou délocalisés, des
surdiplômés Bantous en fin de droits, les Bakwiri, Bambala, Bandjabi, Bandjoun,
Bangangulu, Bangwa, Batawanas ou Tawanas, Bayaka, Bazimba, Bikélé, Bobilis, les
Mousgoum, les Ngaré ou Ngati, des pêcheurs malgaches du Malawi, les Holoholo de
Vancouver, la communauté tanzanienne du Maroc à Toulouse… Et tout se passe très bien.
Alain Béhar.

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